Essai de la Ducati Diavele V4 Granturismo
Tout à commencé dans la concession Ducati Genève le 7 mars 2025 lorsque je suis allé faire le devis pour une réparation de ma Monster+ 937 qu’un voisin anonyme a griffé en se stationnant et en me laissant en guise de coordonnées une demande de stationner mon zèbre mécanique ailleurs.

Ne voulant rester piéton, Jean Dossat de l'équipe atelier m’a proposé un Scrambler 800. Voyant ma fulgurance à m’enchanter avec cette bombe des zones 30 Km/h, il s’est ravisé et m’a proposé la Diavele Granturismo. Je suis reparti de la concession de Vernier à l’avantage d’un week-end printanier et des températures presque clémentes.
Malgré tout je repars légèrement dubitatif; je pose un V2 desmodromiques pour un V4 à poussoirs développé et affiné depuis une décade (depuis qu’Audi Sport a repris la marque italienne en 2012). Spoiler alert, à l'usage, il y a des différences qui ne s’expliquent pas uniquement par les évidences qui séparent un V2 d'un V4. Si les nouveaux moteurs sont plus fiables, plus simple à maitriser avec l'efficacité des commandes et le respect des nouvelles normes d'émission de CO2 et de bruit, les moteurs desmos sont caractérisés par la nervosité et le côté grisant que le couple et la cavalerie offrent à tous les régimes. Les derniers moteurs desmos sur les châssis modernes additionnent agilité, légèreté et une sportivité exclusive, ce qui élève ces machines au rang de bijoux rares.

Revenons à la belle en test ce 8 et 9 mars 2025.
Chaussée en Pirelli Diablo Rosso, la position de conduite du guidon rappelle les adventures alors que les jambes sont posées façon cruiser. L’empatement de la moto n’en fait pas une forçat des lacets en cols et la garde au sol avec le sabot moteur l’empêche de se sentir à l’aise dans un environnement urbain. Alors que faire de ce joujou qui avoisine les 29’000.-
Avec ses accélérations efficaces, c’est une catapulte idéale pour les routes de plaines. La belle est redoutable sans pour autant être imprévisible et, une 'motard' expérimentée restera toujours maitresse de son engin. Une 'motard' ? Disons que la majorité des clients devrait être des clientes, voire des gabarits légers chez le genre masculin car ce bijou pousse et permet de rester au contact d’une troupe de furieux tout en demeurant rassuré-e dans les cols, comme déjà dit hormis les lacets. Si Madame ou Monsieur aime enfiler une combinaison de cuir et se la jouer Tourist Trophy, ni homme ni femme ne choisiront ce modèle.
Equipée d'un shifter/bliper de série, les différents mapping du V4 permettent de rouler en confiance selon le type de route et les humeurs des pilotes mais ce bloc préfère être en osmose avec son-sa pilote en mode sport. Mêmes les gabarits comme le mien (+ de 90 kg et peu de gras sur les fesses) seront à l’aise sans une selle confort et si vous deviez avoir besoin d’un engin polyvalent pour voyager à deux et loin, alors le catalogue Ducati vous ouvre sa gamme avec des trails routiers, pour des shifts en piste des sportives et pour les amoureux-ses de naked, en plus de cette Diavele des roadsters plus légers ou une déclinaison de Scrambler. Côté passager, l'assise est plus confortabe quîl n'y parait et la position des jambes permet de se priver d'un dossier.
La Diavele est un cruiser de balade léger et maniable, à l'aise pour un usage quotidien, avec lequel on rentre chez soi tous les jours. La bagagerie n’est pas prévue, mais si vous voyagez seul-e, vous pourrez monter des sacoches de selle souples. C'est sans doute ce qui en fait une machine confidentielle et c’est à regret car le cruise contrôle est simple et intuitif, les commandes placées sous les doigts sans perdre la route de vue et un plaisir de conduire qui ne laisse aucune place à l'ennui. La Diavele n’est pas faite pour l’autoroute même si sur les parcours de liaison (entre 5 et 20 km) elle vous emmenera vers vos coins préférés.
Un test qui m’a convaincu et qui rend cette bêstiole attachante par son côté street, redoutable par l’efficacité de sa partie cycle et pratiquement inattaquable dans les accélérations en balade avec les copains.
Ce n'est que mon avis, je regrette le caractère linéaire que confère la nouvelle distribution mais visiblement il faut s'adapter ou disparaitre et du côté de Borgo Panigale le choix est fait. Avec le renouvellement de sa gamme, la marque italienne fait le pari de conserver ses anciens clients et d’en conquérir de nouveaux.
Un grand merci à Ducati Genève pour sa confiance et Jean Dossat pour son professionnalisme.
Ride safe
Antonio
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